12. Les apparences

L’acte I « écriture syllabique » est consacré à la description du fonctionnement et de l’apparence du Linéaire Z.

« Styles » est le nom donné aux apparences, aux différentes façons d’écrire les signes du linéaire Z en les adaptant à des outils ou des rapports dimensionnels particuliers.

La plupart du temps, un style est présenté d’abord par un syllabaire chiffré (les 45 phonogrammes de base dans leur ordre immuable suivis des 10 chiffres sur les 2 dernières lignes), puis un court texte d’illustration et enfin un signe unique fortement agrandi.

Style A

C’est le style historique, celui par lequel le Linéaire Z a vu le jour à la fin du XXe siècle. De petite taille mais très lisible, il a longtemps été utilisé comme écriture manuelle courante.

On peut remarquer dans ce syllabaire l’aspect archaïque de plusieurs phonogrammes dont ceux représentant ge ou vi. Dans les styles suivants, ces signes ont évolué vers des formes moins figuratives.

L’espace fixe respecté entre chaque phonogramme du style A confère aux textes une grande régularité. Cette disposition en grille n’est pas rare dans les premiers styles.

Le phonogramme de style A qui représente la syllabe je est emblématique du Linéaire Z. Il est fréquemment utilisé pour mener de nouvelles expériences. Un tirage photographique de grande dimension – 125 cm x 125 cm – a été réalisé à partir de cette image. Il est surnommé « le grand je ».

Style S

Ce style s’écrit avec une plume carrée inclinée à 90° dans une portée haute de 5 becs environ. Le respect de ces contraintes implique la métamorphose de plusieurs phonogrammes.

C’est à l’occasion de la création du style S que le polymorphisme de certains phonogramme (ici ge, gi, ja et vi) s’est avéré nécessaire pour la première fois.

Autre conséquence notable des contraintes formelles préétablies du style S, l’écriture des altération s’avère délicate et le texte manque cruellement de stabilité :

D’ailleurs, ce texte d’illustration contient au moins trois erreurs grossières. Heureusement, personne ne lit les textes d’illustration.

L’intérêt du Style S réside plutôt dans le nouveau modèle de chiffres qu’il propose, comme l’attestent ces 44 décimales de Pi, de la 63ème à la 107ème :

Ces formes de chiffres ont dès lors été appliquées à tous les styles postérieurs.

On remarquera peut-être que le phonogramme qui écrit bu évoque la silhouette d’un verre vide. la création de nombreux phonogrammes a reposé sur ce type d’association d’idées.

Style P

L’écriture de ce style dont chaque phonogramme s’inscrit dans un carré parfait exige une grande rigueur dans son exécution qui se doit d’être fine, précise, figée.

Presque aucun texte n’a été rédigé en style P mais c’est lui qui a été utilisé en 2002 pour la couverture du livret de l’Acte I.

Le carré évoqué plus haut ne comprend toutefois pas les altérations qui, bien que réduites, restent saillantes.

Ce phonogramme figure le son ga et il illustre bien l’état d’esprit de stabilité épurée qui a présidé à l’élaboration du style P.

Style C

Le style C s’écrit uniquement du haut vers le bas et son exécution réclame un soin extrême.

De plus, la forme des phonogrammes et leur agencement tolèrent assez mal la ponctuation. C’est pourquoi ce style est généralement réservé aux messages courts mais de grande importance.

Enseignes de grands magasins, haïkus ou encore déclarations d’amour sont autant d’applications toutes indiquées pour le style C.

Style K1

Le style K1 a été élaboré en quelques heures, sur un coup de tête. Il s’agissait de tester rapidement la souplesse, l’adaptabilité des signes du Linéaire Z à toutes sortes de contraintes ; l’intégration du motif spiralé ayant été décrétée presque par hasard.

Ces caractéristiques confèrent au style K1 une apparence naïve et spontanée qui le cantonne dans l’écriture de déclarations utopiques.

Des déclarations fixant des objectifs difficilement atteignables, certes, mais pleins d’ambition et de noblesse.

Plusieurs observateurs ont qualifié le style K1 de « shadokien ». Ce phonogramme incarne le son ja.

Style K2

C’est une référence de taille parmi les styles du Linéaire Z.

Le tracé vif, conduit d’une main légère, utilise une pointe d’un dixième de millimètre pour une hauteur de signe d’un centimètre environ.

Le Phonogramme qui écrit le phone mi en style K2 est surnommé « miK2 » et est un grand classique du Linéaire Z. Un écorché fortement agrandi de ce signe a fait l’objet d’un tirage d’une hauteur de 350 cm, présenté face à son original d’à peine un centimètre lors de la Première exposition qui eu lieu en 2004.

c’est pas fini